Soutenance de thèse de Guillaume Feger « Le rôle de la couche des alizés sahariens dans la cyclogénèse de l’Atlantique tropical »
5 décembre @ 14h00 – 17h00 CET
Mieux comprendre la cyclogenèse tropicale en Atlantique Nord est primordial pour améliorer la prévision des ouragans. Un des facteurs limitant notre connaissance est le rôle joué par les couches d’air sahariennes sur le développement des systèmes convectifs de méso-échelle (MCS). CADDIWA est l’une des rares campagnes de terrain à documenter l’interaction entre un épisode saharien et la cyclogenèse d’un MCS au large du Cap-Vert. L’analyse conjointe des observations CADDIWA et de simulations Méso-NH du MCS utilisant un schéma microphysique détaillé, a été réalisée. Dans une première partie, trois facteurs d’inhibition de la cyclogenèse ont été identifiés. Le premier facteur est une couche d’air saharienne localisée au niveau des alizés, distincte de la bien connue Saharan Air Layer (SAL), et baptisée Saharan Trade Wind Layer (STWL). La STWL inhibe la convection en asséchant les basses couches du MCS. Le second facteur est la présence de poches froides. Souvent identifiées comme facteur de déclenchement de cellules convectives, elles stabilisent également l’atmosphère. En moyenne, la STWL et les poches froides expliquent environ deux tiers de la surface d’inhibition convective, avec une prépondérance des poches froides durant la phase d’intensification du MCS, et de la STWL lors de sa phase mature. Le troisième facteur est une masse d’air sèche en haute troposphère, dissipant l’enclume nuageuse du MCS sur plusieurs dizaines de kilomètres depuis sa périphérie et inhibant son développement horizontal. Dans une seconde partie, l’influence continentale des poussières désertiques sur le MCS est mise en évidence grâce aux mesures de concentrations en nombre de particules et à une classification morphologique de silhouettes d’hydrométéores. La présence d’une majorité de cristaux compacts volumineux et l’existence d’agrégats linéaires de gouttelettes gelées sont la signature de quantités inhabituelles en milieu marin d’eau liquide surfondue en zone mixte. Les effets des poussières désertiques sur le MCS sont ensuite confirmés par une série de simulations de sensibilité. Les concentrations élevées en poussières renforcent le MCS, la vitesse et le nombre des ascendances sont augmentés, ainsi que l’étendue et la persistance de l’enclume nuageuse. Les résultats de cette thèse mettent en évidence l’existence de la STWL et son rôle dans le développement du MCS. Ils révèlent également l’importance de mesurer les propriétés des poussières désertiques de la STWL et la nécessité de bien les représenter dans les simulations. Ces deux aspects sont essentiels pour améliorer la compréhension et la prévision de la cyclogenèse atlantique tropicale.
Il sera possible de la suivre en visioconférence, un lien sera bientôt communiqué. La soutenance se déroulera en français.
Composition du jury :
- Mme Fleur COUVREUX, Rapportrice, Météo-France
- M Pierre COUTRIS, Examinateur, LaMP
- M Laurent MENUT, Examinateur, LMD
- M Cyrille FLAMANT, Examinateur, LATMOS
- Mme Camille RISI, Rapportrice, LMD
- M. Jean-Pierre CHABOUREAU, Directeur de thèse, LAERO
- M. Thibaut DAUHUT, Directeur de thèse, LAERO
