Fukushima: conséquences sur la contamination des écosystèmes marins.

Conséquences de l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima sur la contamination des écosystèmes marins.

Une équipe de chercheurs du laboratoire d’Aérologie (CNRS/Université de Toulouse) et de l’Institut de radioprotection et de Sûreté nucléaire de la Seyne sur mer, a développé un modèle pour estimer le niveau de radioactivité dans le plancton du Pacifique Nord-Ouest, suite à l’accident de Fukushima.

Lors de l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima en mars 2011, d’importants rejets de radioactivité ont eu lieu dans le Pacifique Nord-Ouest. Parmi les rejets, une attention particulière est portée au Césium 137, en raison de sa période (30 ans de demi vie).

Un modèle radioécologique a été développé pour estimer la concentration en Cs 137 dans le phytoplancton et dans le zooplancton, qui sont les premiers niveaux de la chaîne alimentaire de la faune marine.

Ce modèle a été couplé à un modèle biogéochimique planctonique et à un modèle tridimensionnel de circulation océanique qui calcule également la dispersion dans l’eau de mer du Césium 137 issu de la centrale accidentée.

Le modèle radioécologique a été intégré depuis la date de l’accident (mars 2011) jusqu’à la fin 2012. Il a été validé à l’aide de quelques observations disponibles de la concentration de Cs 137 dans le plancton. Les résultats obtenus montrent que les concentrations maximales dans le plancton après l’accident sont supérieures de 2 et 4 ordres de grandeur suivant la distance à la centrale, à celles observées avant l’accident . Le débit de dose maximum absorbé par les populations de phyto et de zooplancton exposées au Césium 137 seul a été estimé à 5×10-2 μGy h-1 un mois après l’accident (au moment du maximum des rejets) et à une distance inférieure à 30 km de la centrale  Cette valeur est inférieure à la valeur seuil au delà de laquelle des effets délétères sont attendus pour les populations.

On dispose ainsi d’un outil d’estimation et de prévision des concentrations de radionucléides et des doses absorbées par le plancton marin dans des situations de crise, suite à des rejets de centrales nucléaires. Il s’agit d’un première étape avant de modéliser le transfert de la contamination dans la chaîne alimentaire incluant les poissons planctonivores et piscivores.

Pour en savoir plus : Belharet M., C. Estournel et S. Charmasson, 2016. Ecosystem model-based approach for modelling the dynamics of Cs 137 transfer to marine plankton populations : Application to the western North Pacific Ocean after the Fukushima nuclear power plant accident. A paraître dans Biogeosciences

Contact chercheur : Claude Estournel, directrice de recherche CNRS. OMP/CNRS/Université de Toulouse. Claude.estournelSPAMFILTER@aero.obs-mip.fr t. : 0561332777

Légende figure :Concentration simulée du Cs 137 dans le zooplancton en Bq/kg (poids humide). Les cercles colorés correspondent aux observations. Le cercle noir indique la position de la centrale de Fukushima. La date correspond à 2 mois après l’accident et un mois après le maximum de rejets

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