Un nouvel instrument de mesure du radon au sommet du Pic du Midi (P2OA)

La plate forme d’observation du Pic du Midi s’équipe d’un nouvel instrument de pointe qui mesurera le taux de Radon dans l’atmosphère. Le système, très précis mais de ce fait extrêmement volumineux (1500 L), a dû être héliporté le mardi 5 septembre 2017 depuis le col du Tourmalet jusqu’à la terrasse du bâtiment interministériel du pic.

Mais qu’est ce que le Radon ?

Le radon est un gaz  radioactif naturellement émis (en très faible quantité) par les roches de la croûte terrestre, des suites de la lente désintégration de l’uranium. Il n’existe pas sous forme de corps stable, tous ses isotopes étant radioactifs. Son isotope le plus stable, et le plus abondant, est le 222Rn, qui a une demi-vie de 3,8 jours.

D’un point de vue chimique, le radon est un gaz inerte. La seule cause possible de sa disparition est la désintégration radioactive – processus régulier, et totalement indépendant des conditions physico-chimiques ambiantes. Ceci le démarque des autres polluants atmosphériques mesurés au Pic du Midi (ozone, monoxyde de carbone, oxyde d’azote, aérosols, gaz à effet de serre, mercure élémentaire et oxydé, etc.), dont la réactivité chimique dépend fortement des conditions de l’environnement.

En quoi la mesure du Radon est elle intéressante ?

Seules les surfaces continentales émettent du radon dans l’atmosphère, et si la masse d’air n’est plus en contact avec la surface, il disparaît en quelques jours. Le radon émis par le plancher océanique n’a quant à lui pas le temps de migrer jusque dans l’atmosphère. Le radon est donc un excellent traceur de l’influence récente d’une surface continentale sur une masse d’air :  une masse d’air riche en radon aura une origine continentale proche ; une masse d’air pauvre en radon aura une origine océanique, ou bien continentale mais lointaine.

Or les sources d’émission de polluants anthropiques sont, pour la plupart, localisées à la surface des continents. La mesure du radon permet ainsi de discriminer une pollution anthropique qui, associée à de hauts niveaux de radon, aura une origine régionale, d’une masse d’air polluée mais pauvre en radon, qui correspondra à un transport intercontinental de pollution.  Des techniques d’analyse plus sophistiquées permettent également de restituer des flux d’émission, à partir de mesures conjointes de radon et d’autres polluants atmosphériques, par exemple de gaz à effet de serre.

Pour des stations de mesure de la pollution atmosphérique de fond telles que le Pic du Midi, la mesure du radon complète de façon très précieuse l’information délivrée par ses autres instruments de mesure. Ce nouvel équipement de pointe produit par l’organisme australien ANSTO, également utilisé à Mauna Loa, au Jungfraujoch, et dans quelques autres grands observatoires dans le monde, a pu être acquis pour le Pic du Midi, avec le soutien de l’Université Toulouse III Paul Sabatier, du Conseil Général des Hautes-Pyrénées (dans le cadre du CPER), de l’Observatoire Midi-Pyrénées et du Laboratoire d’Aérologie (UPS/CNRS).

L’opération d’installation a été grandement facilitée par le concours de l’équipe technique de l’OMP au Pic du Midi.

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