Meso-NH fête ses 30 ans
Méso-NH est le modèle de recherche météorologique méso-échelle communautaire français, développé initialement par le CNRM et le Laboratoire d’aérologie (Laero). En 1993, les équipes de modélisation atmosphérique de méso-échelle de ces deux organismes se sont regroupées au sein du projet Méso-NH, visant à développer un nouveau code de modélisation météorologique intégrant les avancées scientifiques et techniques les plus récentes dans le domaine. Depuis 1998, le projet a atteint ses objectifs initiaux de développement et a débouché sur un outil de recherche performant au niveau des meilleurs codes de la communauté internationale. À la même date, l’utilisation du modèle a été ouverte à l’ensemble des scientifiques français et étrangers intéressés et le code a été labellisé code communautaire par l’Institut national des sciences de l’univers. Depuis 2014, le code est librement distribué sous licence Cecill-C. C’est un code public utilisé par une grande communauté de météorologistes, de physiciens et chimistes de l’atmosphère, mais aussi d’hydrologues et même d’astronomes (pour des études de transparence atmosphérique). Les domaines scientifiques faisant appel à Méso-NH sont extrêmement variés et le code est largement utilisé sur les thématiques des grands projets nationaux et internationaux. Cette variété d’utilisation a permis des développements originaux et innovants, comme la modélisation de l’électricité atmosphérique, du climat urbain ou encore de la propagation de feux de forêt et du couplage avec les éoliennes. Une des grandes valorisations du code est qu’une partie des paramétrisations de la physique de Méso-NH est reprise dans le code de prévision numérique du temps à haute résolution de Météo-France : Arome.
En 2023, la douzième réunion des utilisateurs de Meso-NH a marqué le 30e anniversaire de l’existence du modèle. Les exposés ont illustré une grande diversité de développement et d’utilisation sur les couplages internes à l’atmosphère (aérosols-nuage-électricité) et externes (océan-vagues, feu, éolienne), les processus physiques dans les nuages et les simulations aux grands tourbillons (Large Eddy Simulations, LES), depuis les quartiers urbains, avec des techniques numériques avancées comme le couplage thermique des bâtiments, jusqu’aux orages et aux rafales de tempêtes. L’adaptation réussie de Méso-NH sur des calculateurs hybrides CPU-GPU (Central Processing Unit – Graphical Processing Unit) et ses premières applications scientifiques du « Grand Défi » Adastra GPU (calculateur pétaflopique du Cines acquis en 2022) ouvrent la route vers l’exaflop. L’externalisation de la physique atmosphérique avec Phyex (Physique externalisée) apporte plus de modularité et ouvre des perspectives d’utilisation dans d’autres modèles.

Ce texte a été adapté de https://doi.org/10.37053/lameteorologie-2024-0004