Robert ROSSET (1943-2015)

           Après plusieurs mois difficiles, notre collègue et ami Robert ROSSET nous a quittés vendredi 17 juillet 2015.

          Né en 1943, Robert ROSSET a été élève de l’Ecole Normale d’Instituteurs de Nice, avant de devenir Agrégé de Physique. C’est au cours de son service militaire, accompli au sein de l’Etablissement d’Etudes et de Recherches Météorologiques, qu’il a fait connaissance avec la physique de l’atmosphère et qu’il a noué de multiples liens au sein d’une communauté naissante. Il faut souligner que les campagnes de mesures sur la couche limite menées à Chateauroux au tout début des années 1970, avec des moyens sol et aéroportés considérables pour l’époque, ont compté pour beaucoup dans le développement des études expérimentales françaises en météorologie.

         Robert ROSSET a été recruté en 1971 comme Maître-Assistant au Laboratoire de Dynamique et de Microphysique de l’Atmosphère (LDMA) de Clermont-Ferrand, dirigé alors par René-Guy Soulage. Il a ensuite passé 2 ans à Bracknell en Grande-Bretagne dans le cadre d’un Post-Doc au UK Met Office où il a poursuivi avec F.T. Smith ses travaux sur les écoulements de couche limite atmosphérique.

         Le 17 septembre 1975, Robert ROSSET présentait devant l’Université de Clermont-Ferrand sa thèse d’Etat intitulée « Mécanismes , rôle et paramétrisation de l’entrainement au sommet de la couche limite planétaire convective ».

         Il s’est ensuite orienté vers un domaine à l’époque très novateur, l’étude numérique des écoulements atmosphériques, et il a fondé pour cela un groupe de modélisation au LDMA (qui deviendra le LaMP – Laboratoire de Météorologie Physique). Avec l’aide de doctorants brillants qu’il savait recruter, de jeunes chercheurs et ingénieurs très motivés, il a ainsi participé au développement de cette activité avec de nombreuses innovations concernant la représentation numérique des nuages et des précipitations, et celle des processus chimiques atmosphériques.

         Après son arrivée en 1991 au Laboratoire d’Aérologie à Toulouse, Robert ROSSET – entretemps devenu Professeur des Universités – a consacré plus spécifiquement ses travaux aux questions relatives à la modélisation de la chimie atmosphérique, avec les aspects gaz et particules. Les équipes « Emissions, Dépôts, Impacts » et « Ozone et Précurseurs » du Laboratoire d’Aérologie doivent beaucoup à son enthousiasme pour le développement de thématiques nouvelles et pour l’avancement de multiples projets.

        En tant qu’enseignant-chercheur Robert ROSSET a également consacré une part très importante de son activité à la transmission des savoirs et à la formation des jeunes chercheurs. En intervenant – dans un style qui lui était propre – à différents niveaux du cursus universitaire, il a su donner le goût des études scientifiques à de nombreux étudiants. Mais c’est surtout dans le domaine de l’encadrement doctoral que Robert ROSSET a eu un impact tout à fait remarquable, formant des dizaines de jeunes chercheurs dont bon nombre sont maintenant des piliers de la discipline. Il faut souligner aussi son engagement pour la formation de nombreux chercheurs africains et le maintien constant d’étroites relations entre leurs pays et la France dans le domaine de la recherche atmosphérique. Les excellentes relations que les équipes du Laboratoire d’Aérologie entretiennent actuellement avec des partenaires africains pour de nombreux programmes scientifiques en sont un héritage vivant.

          Enfin, pour beaucoup d’entre nous, Robert ROSSET laissera le souvenir d’un homme passionné, de culture profonde et très variée. Combien de plaisanteries avons-nous faites ou entendues sur les montagnes et falaises de photocopies à l’équilibre précaire menaçant de submerger son bureau, mais où, toujours, il savait retrouver la bonne référence à toute question qui lui était posée.

         Gourmand de savoir et gourmand tout court, fin connaisseur de la ratatouille niçoise et de la cuisson de la « perugina », « testard » [1] comme on dit à Nice – sa région de cœur, il n’a laissé indifférent aucun de ceux qui ont croisé sa route.

         Nous conserverons bien sûr aussi en mémoire sa ronde silhouette et son élégance vestimentaire particulière, mais ce que nous garderons surtout de lui, c’est sa passion et son dévouement pour la science qu’il a su transmettre et qui, en son souvenir, accompagneront nos projets.

 

[1]     (midi de la France, franco-provençal) Personne têtue, entêtée, opiniâtre, qui n’en fait qu’à sa tête

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